SCHIZOPHRENIE
La schizophrénie est une maladie mentale caractérisée par une dissociation de la personnalité, affectant le rapport du malade avec la réalité
Si la lecture de l'interview évoquée dans mon post précédent avait eu sur moi l'effet d'un réveil soudain après un cauchemar, celle du billet de Jean-Luc Thomas dans l'Equipe a agi sur moi comme une révélation.
Vous ne l'avez pas encore lu ? foncez-y :
Oui ! cela ne fait plus aucun doute ! notre basket est schizophrène. Déchiré entre:
- l'immense polarité d'une NBA toute entière tournée vers le spectacle, l'entertainment, le sport business
- son enracinement au coeur des terroirs, ceux qui fleurent bon le basket-cassoulet, que ce soit dans les mauges, en chalosse ou en pays roannais.
Et il me revient en la matière trois flashs de mes 30 ans consacrés à réfléchir au potentiel de développement de notre sport :
- Cette pulsion désordonnée qui m'avait amené à porter à la validation du Comité Directeur de la FFBB quand j'en étais Directeur de la Communication le concept "Famille Basket". La mécanique qui le supportait continue à se défendre à mes yeux : mettre le potentiel communiquant des équipes nationales au service d'une opération de communication interne, de la promotion d'un label fédérateur qui traduirait via la transgression du logo fédéral l'union sacrée entre les 480.000 licenciés, y compris les pros regroupés dans les sélections nationales, comme les membres d'une FAMILLE. L'utilisation de ce terme avait été immédiatement raillé par les observateurs, au premier rang desquels Jean-Luc Thomas qui invoquait alors des relans de pétainisme. La vexation que cela provoquait chez moi alors m'empéchait d'analyser combien l'utilisation d'un terme traduisant si fortement le cractère franchouillard de notre discipline (Famille) avait pu heurter des sensibilités qui glissait alors déjà de kl'autre côté de l'atlantique.
-La polémique autour de la soi-disant invective lancée par le Président de la SASP ASVEL Lyon-Villeurbanne à destination des roannais un soir de défait de ceux-ci à l'astroballe (litotes !). Il aurait dit, et cela avait été repris comme parole d'évangile dans l'Equipe "dans le cul les paysans !". En réponse, au match retour, tous les fans de basket se souviennent d'une salle vacheresse toute entière coiffée d'un chapeau de paille. Le propos ici n'est pas de savoir si ces propos avaient été prononcés ou pas. Mais plutôt de relever qu'il en a été pour le croire, au premier rang desquels un JD Choulet qui trouvait là un terrain propice à ses manipulations anti-asvelienne, et donc pour en accepter le sens : le club-businness d'une grande métropole d'un côté et le club patro d'une respectable sous-préfecture de l'autre (n'y a-t-il pas là-bas une place Thiodet en référence à un de mes aïeuls ?).
- La venue des stars françaises de la NBA dans le championnat de PRO aux mois d'octobre et novembre. Tout le monde du basket s'en est félicité. "ça y est, nos problèmes sont résolus". "une star se cache derrière l'autre" clamait la Ligue. L'intelligentsia se précipitait aux chevets des stars jusqu'à auto-promouvoir ces moments de partage. Deux mois après il ne reste plus rien de tout cela. Comme si dans l'esprit des français, peuple frondeur et perspicace, il était clairement apprau que tout cela n'était qu'apparence, poudre de perlinpinpin jetée à la surface des choses. Et à force de croire que ces produits NBA étaient missibles dans notre PROA, n'a-t-on pas encore exacerber la perception du rejet de ces deux pôles : basket business d'un côté, basket terroir de l'autre.
Comment est-ce que le Basket peut tirer son épingle de ce jeu trouble ? comment s'inspirer du modèle NBA, parfaire une accession au professionnalisme datant de plus de 20 ans mais toujours aussi mal assimilée, tout en respectant le creuset patronage de notre discipline ?
J'ai cru longtemps en la capacité de jouer d'un équilibre entre les deux. Encore récemment à l'ASVEL où je me suis efforcé d'embrasser pleinement les exigences du sport business dans le respect des valeurs de l'histoire de ce club que je n'ai cessé de cultiver. Force est de constater que je n'y suis pas parvenu. Et à la lecture du billet de Jean-Luc Thomas, je me demande si ce n'était finalement pas une grande marque de naïveté que d'y prétendre.
Mais alors quel voix pour notre Basket ?
Partons ensemble à la découverte de terrains inconnus. Après quelques petits punchs inspirateurs !!!!